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EXIL 00 : Workshop Play/Urban en République Démocratique du Congo

Auteurs / Authors : une quinzaine d’étudiants des Beaux-Arts de Kinshasa RDcongo avec la complicité de Eléonore Hellio /

Participants : Etudiants et habitants du quartier

Lieu / Place : Quartier de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, RDC

Date(s) : Juillet 2012

Durée  du processus / Duration of the process : une semaine

Description (medium, genre, concept, questions, critics…) : voir FREE SPACE pour description complète

Perspectives : continuité d’un travail sur la notion d’exil à Johannesburg 2012

Axes de recherche / Research axes (Play/Urban)  : théâtre des opérations / Exil

Protocoles (collectif) d’action / (collective) action protocols : voir FREE SPACE pour description complète

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EXIL 00

Workshop Play/Urban en République Démocratique du Congo dans le cadre du partenariat avec l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, Juillet 2012.

Eléonore Hellio (Artiste-enseignante à la HEAR) avec la complicité de feu Panya Bula-Bula (Théoricien de l’art).
Remerciements à Patrick Missassi (D.G. et enseignant de l’ABA) et à Charles Tumba (Enseignant théoricien responsable des Relations Internationales de l’ABA)
Merci également à Armand, ancien acteur de théâtre.

Ce workshop s’est déroulé sur une dizaine de jours avec une quinzaine d’étudiants. Les premières journées, nous avons défini les enjeux de Play/Urban et choisi ensemble ceux qui semblaient en résonnance avec le contexte et les problématiques des étudiants.

Nous nous sommes focalisés sur deux axes de recherche :

– La notions d’exil au sens large : émigration, délocalisation, dislocation, folie, aliénation, disparition…
– La performance dans le contexte urbain de la ville de Kinshasa

Nous avons défini et mis au point un protocole d’action in situ dans les quartiers situés aux alentours des Beaux-Arts. Ce protocole avait déjà été déjà expérimenté avec d’autres étudiants lors de sessions de travail à Strasbourg et à Johannesburg. Nous avons également défini, chercher la traduction/équivalence relative aux principes de ce protocole : un concept (idée, thème, axe de recherche…), un processus (modalité, type d’action…), une « restitution » (traduction, output, genre…). Nous avons interrogé également la notion même de protocole : règles du jeu (jeu d’enfant, jeu intuitif, jeu pour apprendre ou pour gagner quelque chose), partitions, etc…

La question de la performance était centrale permettant d’une part d’utiliser peu de moyens techniques et de clarifier les ramifications de cette pratique dans un contexte culturel, pédagogique et historique spécifique à la RDCongo. Nous avons longuement dialogué sur diverses approches performatives : théâtre, performance, poésie sonore, action, Happening, Event.

Protocole :

– Créer des groupes de 3/4 participants
– Promenade et prise de contact dans un coin du quartier
– Envoyer 3 mots clés  _concept, processus, restitution_  par SMS à un autre groupe à partir de l’expérience vécue dans le lieu où l’on se trouve. Ces mots peuvent ou ne pas être pris en compte par le groupe qui le reçoit mais entraînent des négociations à l’intérieur des groupes sur le sens des mots et sur les prises de décision. Ils semblent élargir/modifier le point de vue et la perception du contexte (déplacement) et enfin créent des associations subjectives entre les groupes. C’est un des aspects du “Play”.
– Conceptualiser et préparer son action
– Etablir le parcours où chaque groupe la réalisera
– L’agir

Nous n’avons pas eu le temps de travailler sur la question de la mémoire, de la trace et de la documentation de ce qui a été fait.

Une trentaine d’actions ont été réalisées de jour et de nuit dans le quartier. Certaines ont été filmées via la caméra d’un téléphone portable, d’autres n’ont pas d’autres traces que celles qu’elles ont laissé dans la mémoire des habitants. Certaines ont été très spectaculaires, d’autres imperceptibles, d’autres en huis clos entre étudiants et enseignants de l’Académie. De nombreux débats s’en sont poursuivis sur les interactions de performeurs à performeurs, de performeurs à habitants, d’habitants à performeurs dans les espaces “en commun”, sur la relation au “spectateur” participatif, contemplatif ou indifférent, sur la prise de risque, sur les problèmes éthiques qui se posent dans un travail avec les habitants _ instrumentalisation/manipulation/voyeurisme_, sur la violence exprimée lors de certaines actions et sur cette forme très utilisée de mimétisme du théâtre congolais, particulièrement télévisuel, qui a engendré de longues discussions sur la notion de modèle (référent(s)…) et de “travestissement” (parodie, ressemblance, camouflage, parure…). D’autres notions ont été abordées : (in)sécurités, ségrégations, inégalités, normes, lois, usages, négociations…

Ce workshop a été marqué par un véritable théâtre des opérations militaires dans le quartier de Lingwala autour de l’Académie des Beaux-Arts. Une destruction brutale et inattendue de toutes les maisons et des petits marchés construits à moins de 10 mètres d’un chemin de fer où les trains n’ont pas roulé depuis plusieurs années s’est déroulée pendant le workshop. Les habitants ont tout perdu et n’ont pas été relogés. Certaines performances ont répondu à ce bouleversement. Une longue séquence tournée en caméra cachée à été diffusée lors du Workshop Play/Urban de Septembre 2012 à Johannesburg (un mois plus tard) dans le cadre d’une installation performative qui a marqué une série de travaux sur cette notion d’exil avec les étudiants de l’ABA de Kinshasa, de la Wits de Johannesburg et de la HEAR de Strasbourg.

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Photos EXIL 00

Planche N°1 : Destruction à Lingwala / Eléonore Hellio et Faustin Mutumbayi
Planche N°2 : L’Exil d’Armand, ancien acteur de théâtre / Eléonore Hellio
Planche N°3 : Séance de Travail avec les étudiants / Faustin Mutumbayi
Planche N°4 : Captures d’écran des performances filmées au téléphone portable / Eléonore Hellio



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