Autour du Troyeville Hotel / Around the Troyeville Hotel
Auteurs / Authors : Pierre Lebon, Georgia Munnik
Participants : Pierre Lebon
Lieu / Place : Troyeville, Johannesburg
Date(s) : septembre 2011
Durée (processus jusqu’à présentation ou à préciser / Duration (process until presentation or to be specified) : une heure
Description (medium, genre, concept, questions, critics…) : Footing de Pierre portant le maillot du club de Troyeville. Il est filmé par Georgia depuis le toit de l’hôtel. 1/ dans le stade où il pénètre sans autorisations 2/ dans un espace vide gardé. Entrer dans le stade ne pose aucun problème tandis que rentrer dans un lieu absolument vide mais gardé est impossible. La surveillance à Johannesburg est aléatoire, des endroits sécuritaires jouxtent des lieux de non-droits. Sous forme d’un entraînement, ce test était destiné à pousser les limites entre espaces privés sécurisés et publics du quartier. Quels lieux gardent-on et pourquoi?
Perspectives : faibles
Axes de recherche / Research axes (Play/Urban) : Public space / common space, Theater of operations
Protocoles (collectif) d’action / (collective) action protocols : Courir et tenté de s’entraîner dans différents endroits.
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«Footing a Melville», Johannesburg septembre 2011
Lorsque lʼon coure le monde vient à nous de manière assez violente et nous oblige à prendre des décisions spontanées et violentes vis à vis des gens que lʼon croise comme des lieux que lʼon traverse. Cette manière dʼaborder la ville permet parfois comme ici de mettre en évidence les paradoxes des corps et des espaces. Armé dʼun exemplaire de la «théorie de la dérive» de Debord et dʼun tee shirt des Orlandos Pirates, le club de football de Johannesburg, je décide dʼarpenter Melville en basket. Après une vingtaine de minutes à suer je rentre dans le stade. Caméras aux murs, aux plafonds, et au sol, personne ne semble pourtant sʼintéresser à moi. Les Orlandos sʼenvoient la balle quelques mètres plus loin et se font masser. Malgré les innombrables paliers de sécurité à franchir on rentre dans la forteresse comme dans un moulin. Jʼarpente escaliers et couloirs. Deux tours de piste, quelques accélérations et un point de côté. À la sortie du stade, un carré de bitume dʼenviron 1000m2 entouré de grillage ouvert en plusieurs endroits. Ce pourrait être un parking mais ça nʼen est pas un. Posé sur ce carré de bitume un algeco. Dans cet algeco deux gardiens qui gardent toute la journée et toute la nuit. Après une entrée toute en jambes et une série dʼabdos les deux cerbères, me font comprendre quʼon ne pénètre pas dans ce lieu sans autorisation. Je continue à courir autour dʼeux sans les écouter. Mais les fusils quʼils sont parti chercher ont raison de ma sortie sportive.
«Footing a Melville», Johannesburg, septembre 2011, vidéo, 20min
Rejouer la scène. Le public se trouve situé sur le Rooftop de lʼhôtel Melville avec une vue sur le stade et sur le carré de bitume. Une bande son retransmet les cris des commentateurs dʼun match de foot des Orlandos et un écran retransmet en en direct les images dʼune caméra qui suit la course du joggeur autour du «carré de bitume», son entrée dans le lieu et l’altercation avec les gardiens. Le spectateur est placé comme simple témoin. Il ne peut quʼêtre spectateur de ce qui se passe et par sa position haute et éloignée il nʼa aucun moyen dʼintervention.