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too flux too snow

ug-bucarest-25-01-1210

Auteurs / Authors : Cǎlin Dan, François Duconseille

Workshop de François Duconseille et Cǎlin Dan avec des étudiants de l’UNArte de Bucarest à l’invitation d’Aurora Kiraly, enseignante du département Photo-Vidéo.

Ce séjour fait suite à une première visite à Bucarest de François Duconseille en janvier 2011, en vue de mettre en place un partenariat entre la HEAR et l’UNArte, notamment autour de Play>Urban.

Cǎlin Dan est un complice de longue date du projet qu’il a rejoint dès la première cession de workshops en mai 2011 à Strasbourg. Une rencontre préalable avait eu lieu avec lui à Strasbourg lors d’un workshop initié par Apollonia dans le cadre du projet e-cité Bucarest. Pendant une semaine un groupe d’étudiants de la HEAR et l’ENSAS (école d’architecture) avait travaillé dans le quartier du Neuhof avec Cǎlin Dan et Irina Botea, autre artiste roumaine invitée.

Depuis le lancement de Play>Urban nous avions l’intuition qu’il serait intéressant de joindre à l’axe Strasbourg-Johannesburg un autre point de vue, par exemple une ville de l’ex Bloc de l’est, cette idée s’est avérée très juste. Bucarest est une ville à la croisée de mondes et d’histoires, elle porte en elle les marques de ces multiplicités, entre Asie Mineure, Russie et Europe. C’est une autre vision de l’Europe, loin de nos références occidentales et marquée par l’appartenance encore récente (20 ans) à la réalité politique soviétique et ses dérives totalitaires et maniaques dans le cas de Causcescu. L’entrée dans la globalisation a été et continue d’être une mutation violente dont les marques sont sensibles dans le tissus urbain et la population. Il est passionnant et parfois déprimant de voir cette évolution en cours, cette ville est un laboratoire de la modernité et du devenir mondialisé des cités. En ce moment cohabitent à Bucarest 2 mondes, et peut-être plus, qui produisent une image clivée de la ville entre grande pauvreté, sous équipement, délabrement… et investissements capitalistes sauvages, spéculation immobilière, destructions, acculturation…. C’est d’évidence un terrain d’explorations et de recherches alternatif très intéressant entre l’Afrique et l’Europe de l’ouest.

Le workshop était programmé sur 3 journées. Après un premier temps de présentation de Play>Urban aux étudiants, nous avions prévu 2 journées à l’extérieur. Mais dans la nuit du 24 janvier 2012, alors que la première journée d’expérimentations dans l’espace urbain était programmée pour le lendemain, la neige est tombée en abondance sur la ville, rendant les rues impraticables, comment engager alors le programme envisagé?

Le rendez-vous était donné au Musée National d’Art Contemporain dans l’ancien palais de Caucescu (deuxième plus grand bâtiment au monde après le Pentagone) en pleine tempête de neige sans trop savoir ce qu’il allait pouvoir se passer tant les conditions climatiques étaient hostiles, un vent glacial et des bourrasques abondantes de neige.

Le Musée accueillait alors une rétrospective Fluxus, ce qui ouvrit une voie et adoucit immédiatement notre humeur morose et notre embarras.

Face aux conditions climatiques extrêmes nous nous sommes glissé dans l’esprit Fluxus pour imaginer un protocole de jeu intégrant l’exposition, la configuration spatiale du Musée (notamment un ascenseur vitré donnant sur l’extérieur) et la neige. Le jeu nous guida et sauva cette journée.

Nous décidions d’organiser une sorte de “téléphone arabe” dont le message partait d’une oeuvre Fluxus exposée et aboutissait, après avoir transité par l’interface vitrée de l’ascenseur, à un dessin ou un signe tracés dans la neige au pied du bâtiment et visible de la terrasse. Ce protocole permettait de réduire au minimum le temps d’exposition au froid des participants, seule l’équipe en charge de l’écriture de neige devait rester une vingtaine de minute à l’extérieur.

Axes de recherche / Research axes (Play/Urban) : Play

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In situ (may include different times > time 1, time 2, time 3, etc..)/ peut inclure différentes étapes > Temps 1, Temps 2,Temps 3, etc..

Medium : mots, signes, architecture, neige

Genre : performance, jeu de société

Concept : tentative de communication, altération du message

Participants : Cǎlin Dan, François Duconseille + 9 étudiants de l’Unarte

Durée / Duration : 3h

Ville / City : Bucarest

Questions : une oeuvre peut-elle devenir le prétexte et le point de départ d’un acte qui la prolonge, l’amplifie, la détourne? Une oeuvre peut-elle être rendu à la vie artistique, réactivée , sauvée de son avenir muséal?

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Analyse critique / Critical analysis : il a manqué à la réflexion une dernière étape au protocole de jeu. Celle-ci aurait consisté à demander à l’équipe devant décrypter le message en neige de trouver dans la collection des oeuvres Fluxus exposées celle que celui-ci leur indiquait. La dérive de communication aurait alors était patente. L’effet Fluxus en aurait été alors amplifié.

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Protocoles (collectif) d’action / (collective) Action protocols : dans un premier temps le groupe d’une douzaine de personnes a été divisé en 3 équipes devant successivement prendre en charge chacun des 3 rôles définis pour le jeu.

1) L’équipe 1 choisit une oeuvre de l’exposition Fluxus, la résume en 1 mot

2) L’équipe transmet le mot à l’équipe 2 qui attend au pied de l’ascenseur

3) L’équipe 2 après concertation, traduit en gestes ce mot à l’équipe 3 (à l’extérieur) dans le temps de la montée de l’ascenseur vitré du rdc au 6ème étage (20 secondes)

4) L’équipe 3 tente de décrypter le message mimé, puis écrit, dessine dans la neige ce qu’elle en a compris

5) Les équipes 1 et 2 installées sur la terrasse du 6ème étage tentent de lire ce qui apparaît dans la neige

6)- étape manquante- Les équipes 1 et 2 cherchent dans l’exposition une oeuvre correspondant au signe tracé dans la neige.

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