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STRASBOURG-NEUHOF#1
LA JEEP COMME PARTENAIRE

L’association J.E.E.P ( Jeunes Equipes d’Education Populaire) est une association bas-rhinoise œuvrant principalement dans le domaine de la prévention spécialisée, de l’accompagnement des bénéficiaires du RSA. et des chantiers éducatifs

Son action s’étend sur 7 territoires du Département : Quartiers des Écrivains et du Marais à Schiltigheim/ Bischheim, Erstein, Haguenau, Hautepierre, Meinau, Neuhof.

Une partie de l’équipe photographiée par Sovianka Pavel lors de la fête du parc Schulmeister le 3 juin 2023 (de gauche à droite, Mondher Abdelkrim, Margot Paupart, Alexia Alibert, Enrico Marengio, Eleonor Plazer… et ceux absents de l’image, Catherine Carteni, Alexis Gérard, Lucas Ovrouski)

les mêmes avec Zacharie, Jeanne, Noa, Eliott et Agathe… étudiants, étudiantes de l’atelier de scénographie

3 QUESTIONS À LA JEEP

réponses de Mondher Abdelkrim (les autres réponses sont publiées dans le n°6 de la revue Play>Urban)

Sociologiquement on est passé d’un quartier ouvrier, comme toutes les cités de France et de Navarre, à un quartier de relégation, où il y a une grosse dominante de personnes avec des minimas sociaux, des problématiques sociales. La rénovation urbaine a voulu un peu couper cette logique en mixant l’habitat, notamment avec de l’accès à la propriété, etc. Mais la mixité sociale n’y est pas encore. On est dans une période où la lutte des classes s’est délitée, dans quelque chose qui ne dit pas son nom et qui implose plutôt qu’explose, du point de vue des problématiques plus compliquées, etc.

Autour du covid, c’est assez intéressant. C’est en même temps un lieu où
il y a le plus de problématiques sociales, mais c’est aussi un lieu où il y a eu le plus de solidarités naturelles entre les gens. Des anciens qui ont fait des courses, on prenait des nouvelles, des choses comme ça. Avec notre regard de travailleurs sociaux on a aussi fait un pas de coté, ça nous a permis de voir ces dynamiques d’une autre manière. Mais je pense qu’elles existaient déjà au préalable et c’est rassurant. En même temps médiatiquement on parlait beaucoup des familles où ça explose au niveau violence, etc., mais il y a cette part belle qu’on oublie de dire et qui était réelle aussi. Ensuite, il y a ce coté rebelle dans les quartiers.
L’interdiction de circuler à travers les attestations, etc., c’était des choses qu’on acceptait pas comme ça. La police a dû moduler un peu ses interventions, sinon ça partait au conflit. Elle a dû essayer d’être dans la négociation. Cette période difficile, psychologiquement, économiquement, tout ce qu’on veut, a été aussi une période où il y a eu des actions humaines surprenantes, individuelles et de citoyens, avant que ça ne se passe au niveau associatif. C’est comme ça que j’ai envie d’en parler.

Autour de ce qui est beau, j’entame ma 35ème année de travailleur
social ici. C’est un quartier auquel je suis attaché, j’ai grandi ici quand j’étais gamin et je crois qu’il y a quelque chose de l’humain simple, d’affectif direct. On ne tourne pas autour de faux semblants. C’est un rapport à l’autre qui parfois peut être rude, mais qui me semble vrai humainement et fait que je m’attache à ce quartier.



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