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Mayotte-Royaume des Fleurs
esquisser#15
Tekar Miradji

Le lieu, c’est mon quartier, là où j’ai grandi quand j’étais enfant, dans la poussière, là où j’ai joué aux billes, au foot… Mais c’est loin, alors j’ai choisi la plage du Faré. Là où il y a du sable. Je pense danser là-bas. Ça s’appellera “Grandir dans la poussière et finir dans la poussière”.


Vendredi 24 et samedi 25 septembre, sur 2 après-midi et débuts sont présentés dans les espaces urbains et naturels de Grande Terre une série d’esquisses de projets (performances, installations, vidéos…) quelque chose d’un geste en devenir s’y lit. Les projets ne sont pas finalisés, comment auraient-ils pu l’être en 3 semaines de résidence alors que les étudiants de Strasbourg et de La Réunion venaient à Mayotte pour la première fois. Il leur fallait avant tout commencer à comprendre où ils mettaient les pieds afin produire des gestes suffisamment en résonance avec les réalités très complexes de l’ile. Certains projets devraient être poursuivis prochainement d’autant que certains étudiants nomment leur désir de prolonger un temps leur présence ici.

L’action de Tekar débute à la septième minute de la vidéo

J’ai aimé l’exercice qu’on a fait à la plage, Pauline, Joyce, Elhad, Nico, Msouak, Agathe et moi. Ça m’a donné envie d’avancer et de réfléchir à mes projets et ma manière de danser. En tout cas, ça m’a donné envie de faire des choses. On s’est corrigé, on a discuté pour se mettre d’accord. J’aime bien le travail collectif. J’ai mis un peu de moi dans cet exercice. On dansait au Faré, dans le sable et quand j’étais petit je jouais tout le temps par terre dans la poussière. C’est pour ça que j’aime danser dans la poussière, ça me rappelle mon enfance. Parce que la vie, c’est éphémère.
Un jour, je deviendrai poussière.
Je suis heureux, je découvre beaucoup de choses en faisant cette expérience.
Ça me fait du bien. J’aimerais qu’on se retrouve un jour inchallah.

Je m’appelle Tekar Miradji, je suis Comorien, je suis le fils de Marine Hawawii et d’Ali Miradji, petit fils d’Ali Miradji qui porte le même nom. J’ai oublié le nom de ma grand-mère. Je ne m’en rappelle plus mais mon arrière-grand-mère s’appelle Myriam, elle est Malgache et Comorienne, elle est née à Madagascar, à Diego Suarez. Ma mère a gardé des liens avec ses sœurs qui sont là-bas. Elle est aussi née à Diego Suarez. Mon grand-père est grand Comorien. Les Comores c’est mon pays, je suis né là-bas et je suis fier d’être Comorien et Mahorais. Mayotte c’est mon lieu de vie, j’y suis depuis 2006, je pense faire ma vie ici. Et j’ai commencé à danser, chanter, trouver des associations avec qui travailler comme Le Royaume des Fleurs. 

Pour moi, le Royaume c’est un lieu de travail, c’est un lieu artistique, c’est un lieu de vie. Faire de la danse et de la musique c’est ma passion et ce lieu m’a donné une vie que je n’aurais pas pu espérer. Un jour inchallah, je vais avancer avec mes rêves. Lors de l’atelier Play>Urban on a dansé ensemble, on s’est promené ensemble, on a cherché ensemble. Les avenirs se dessinent.



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