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Endurance

d’après notes de Jc Lanquetin.
Lors de la rencontre avec Abdulmaliq Simone à Strasbourg nous l’interrogeons sur la relation entre people as infrastructure et dimension artistique de la vie quotidienne ; il parle d’endurance.

A.S parle d’un quartier de Djakarta – où il vit et travaille -, intense, difficile, beaucoup de gens et d’énergies différentes y cohabitent. Il fait remarquer que les gens parlent de ce quartier d’où ils viennent comme s’il s’agissait d’une description de qui ils sont. Même des gens qui n’y vivent pas diront qu’ils sont de ce quartier et non de Djakarta. C’est la question de la citoyenneté comme déception (disapointment). Mais ce qui est intéressant dans la réponse apportée au fait d’être citoyen de Djakarta, c’est qu’il s’agit d’endurance. L’endurance a à voir avec la difficulté de survivre. Pour survivre, tu défends un territoire particulier, tu le réduis au mimimum, c’est une position défensive. Si on observe ce que les gens font ensemble, l’endurance est une manière d’inventer de la familiarité à un niveau superficiel. L’endurance, c’est une manière de voir de la familiarité là ou il n’y a pas de claire familiarité. C’est la constitution d’un pont, il ne s’agit pas de chercher un point commun (common term). Même s’il n’y a pas de réelles catégories qui supportent ce pont, c’est une manière de voir dans les autres quelque chose au delà de ce que tu es habitué à voir. Car la citoyenneté est une division qui spécifie une familiarité ready made, toute faite entre les personnes.
L’endurance là où il n’y a pas de familiarité, c’est la production d’un pont. Tu dois croire en quelque chose qui n’est pas là, comment tu créé ce pont. Ce n’est pas en termes sociologiques, ni en termes de proximités, ethniques ou autres. Les catégories sociologiques n’aident pas. Cet acte de voir de la familiarité dans le non familier comme point critique de l’endurance se situe dans la pratique esthétique (au sens de Rancière). D’où le performatif, les pratiques artistiques, des manières artistiques d’imaginer ce pont comme quelque chose de possible, de concret. Endurer la ville, traverser et vivre avec les difficultés, d’une manière viable. En un sens c’est comme un royaume artistique artistic kingdom (nb : vérifier le sens de cette phrase).
Il s’agit de créer le terrain (ground) commun d’une familiarité. C’est au delà de se connaître, il s’agit d’autre chose. Il s’agit de la possibilité de faire quelque chose avec toi, quelque chose de différent, au delà de ce qu’on a été capables de faire avant. C’est à nouveau l’extension de l’expérimentation (dont A.M parlait plus tôt) : je dois faire quelque chose avec toi mais en voyant (trouvant – inventant) quelque chose de familier. Et dans ce sens, collectivement nous endurons toutes sortes de volatilités de la vie urbaine collectively we endure all the kind of volatility of urban life. Et la pratique de cela réside dans une dimension artistique, qui nous permet de réimaginer qui nous sommes.

 

from notes by Jc Lanquetin.
During a talk by A.S in Strasburg, the question we ask him is about the relation between People as infrastructure and the artistic dimension of daily life ; he speaks about endurance.

A.S speaks about an area in Djakarta – where he lives and work – , intense, hard, a lot of people and different energies live together there. People, says AS, speak about this area where they come from, as if it was a description of who they are. Even people who are not living there will say they are from there and not from Djakarta. This the question of being a citizen as disappointment. But the interesting point is about the answer to the question of being a citizen in Djakarta, is about endurance. Endurance is in link with the difficulty of surviving. In order to survive, you have to defend a specific territory, you reduce it to a minimum space, its a defensive position. If you observe what are people doing together, endurance is a way to invent familiarity at a superficial level. Endurance is a way to see familiarity where there is no clear familiarity. This is the constitution of a bridge, it is not about finding a common term. Even though there is no clear categories which are structuring the bridge, this is a way to see in others something beyond what you are used to see. Because citizenship is a division which specifies a ready made familiarity between people.
Endurance is where there is no familiarity, this is the production of a bridge. You must believe in something which is not there, how you build this bridge. This is not about sociology, it is not about proximity, ethnical or others kinds. The sociological categories does not help. The fact of seeing familiarity in the non familiar as critical point of the endurance is in the esthetic practice (in the meaning of Rancière).
From this comes the performative, the artistic practices, the artistic ways to imagine this bridge as something possible, tangible. Enduring the city, crossing and live with difficulties, in a tolerable way. (…).
It is about creating a familiar ground through this. This is something else, its beyond knowing each others. It’s about the possibility of doing something with you, something different, beyond what we were able to do before. It’s again an extension of the experimentation : I must do something with you but by finding a common familiar space. And through this, collectively we endure all the kind of volatility of urban life. And the practice of this is in the artistic dimension, which allows us to re-imagine who we are.



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